regarder un écran
cracher des glaviots et continuer à allumer des clopes
s'enrouler dans une couverture jusqu'à en avoir la fièvre
tu as vu le ciel
il a tout compris le ciel
vendredi 26 juin 2009
mon appartement est en friche
je sors un spaghetti du paquet de spaghettis
j'allume le gaz et j'allume le spaghetti
puis j'allume une bougie avec le spaghetti enflammé
je pose la bougie près de mon clavier
et je fume
je suis la fille à la baguette de bois
mon prénom vient de la grande mer
je regarde des personnes peloter des machines à la lumière du jour pluvieux
dans une grande salle vide et froide
un jeune homme est torse nu et il a un tatouage sur l'épaule droite
une cymbale
je regarde des voitures télécommandées essayant de traverser un mur
à mon tour je joue avec des tanks en plastique dorés
je regarde je ne fais que regarder
je n'écoute pas mais j'entends bien
les cris de la diva
de celui qui avait des bras
puis qui n'en a plus eu
le calme d'un réfrigérateur débranché
d'une table qui ne bouge pas
je regarde ses pieds qui touchent le sol sans un bruit
dans mon monde des jeunes hommes à la peau de grenouille
des bicyclettes aux grands yeux
des chuchotements multicolores
autour de moi la bougie
vaste vacarme
vacillement
et puis le silence
je sors un spaghetti du paquet de spaghettis
j'allume le gaz et j'allume le spaghetti
puis j'allume une bougie avec le spaghetti enflammé
je pose la bougie près de mon clavier
et je fume
je suis la fille à la baguette de bois
mon prénom vient de la grande mer
je regarde des personnes peloter des machines à la lumière du jour pluvieux
dans une grande salle vide et froide
un jeune homme est torse nu et il a un tatouage sur l'épaule droite
une cymbale
je regarde des voitures télécommandées essayant de traverser un mur
à mon tour je joue avec des tanks en plastique dorés
je regarde je ne fais que regarder
je n'écoute pas mais j'entends bien
les cris de la diva
de celui qui avait des bras
puis qui n'en a plus eu
le calme d'un réfrigérateur débranché
d'une table qui ne bouge pas
je regarde ses pieds qui touchent le sol sans un bruit
dans mon monde des jeunes hommes à la peau de grenouille
des bicyclettes aux grands yeux
des chuchotements multicolores
autour de moi la bougie
vaste vacarme
vacillement
et puis le silence
mardi 23 juin 2009

Vous allez vous complaire à exacerber certaines côtés de votre personnalité, mais voilà, vous ne choisissez pas la bonne direction ! Aux joies de l'admiration générale, des honneurs, de la reconnaissance, de l'extériorisation, vous allez préférer développer plutôt en vous le côté obscur, silencieux, immobile, froid, ténébreux. Quel dommage !
Votre personnalité ne sera pas totalement transformée par l'influence de votre ascendant : vous garderez intact tous les traits principaux, mais de temps en temps vous viendra le désir impérieux de faire retraite, soit morale, soit même physique, dans un lieu désert et solitaire.
jeudi 4 juin 2009
je repense à ces journées calmes
où l'on existait seulement
sans rien vouloir faire d'autre que caresser nos peaux
sans rien dire
ou juste un peu parler
on écoutait le silence de la chambre
les bruits de l'extérieur aussi
comme une moto
un groupe de touristes chinois
une fille au téléphone
ou alors on écoutait le concerto pour pavés en manque de gouttes d'eau que donnait le ciel
et on était contents d'être là
d'être près
et on attendait que le temps passe
sans trop vouloir qu'il aille trop loin
où l'on existait seulement
sans rien vouloir faire d'autre que caresser nos peaux
sans rien dire
ou juste un peu parler
on écoutait le silence de la chambre
les bruits de l'extérieur aussi
comme une moto
un groupe de touristes chinois
une fille au téléphone
ou alors on écoutait le concerto pour pavés en manque de gouttes d'eau que donnait le ciel
et on était contents d'être là
d'être près
et on attendait que le temps passe
sans trop vouloir qu'il aille trop loin
mercredi 20 mai 2009
ma nuit de ce soir est comme toutes celles des autres
pas mal de choses qui gravitent dans la tête comme des libellules
des étoiles cachées derrière des nuages
des couleurs tout autour
quelques félicitations à soi même
des doutes aussi
un crépit qui s'effrite
quand on se rend compte que l'on vit tous la même chose alors qu'on croyait sa vie singulière
parfois au même moment
admettons quelqu'un sur une barque
des milliers de barques qui avancent
ou un verre de vin devant l'ordinateur
une brune et un blond toussent
pourquoi n'éteins tu pas cette cigarette?
parfois des gens flânent avec des lamas dans une plaine
et il fait jour
et il y a un grand lac
et des maisons en tissu
d'autres ont des maisons en acier ou en béton
et se faufilent à travers des taxis
au fond du verre la vie
transparente plexiglas
volutes de fumée
pantomime
désarticulation commune
épilepsie ensemble
traduction physique de sentiments
impossibles à partager
litanie monocorde
ton biopic est le mien
pas mal de choses qui gravitent dans la tête comme des libellules
des étoiles cachées derrière des nuages
des couleurs tout autour
quelques félicitations à soi même
des doutes aussi
un crépit qui s'effrite
quand on se rend compte que l'on vit tous la même chose alors qu'on croyait sa vie singulière
parfois au même moment
admettons quelqu'un sur une barque
des milliers de barques qui avancent
ou un verre de vin devant l'ordinateur
une brune et un blond toussent
pourquoi n'éteins tu pas cette cigarette?
parfois des gens flânent avec des lamas dans une plaine
et il fait jour
et il y a un grand lac
et des maisons en tissu
d'autres ont des maisons en acier ou en béton
et se faufilent à travers des taxis
au fond du verre la vie
transparente plexiglas
volutes de fumée
pantomime
désarticulation commune
épilepsie ensemble
traduction physique de sentiments
impossibles à partager
litanie monocorde
ton biopic est le mien
samedi 24 janvier 2009
Au bal masqué
Chaque personne de sexe masculin
parle avec une personne de sexe féminin
je balaye lentement du regard la pièce
je parcours chaque visage
capte chaque mouvement
chaque son chaque conversation
tout le monde porte son masque sur le haut du front
je baisse le mien et suis un corbeau
dans un paysage absurde
mobile à grelots
pizza au foie gras
et une affiche du mont blanc
parle avec une personne de sexe féminin
je balaye lentement du regard la pièce
je parcours chaque visage
capte chaque mouvement
chaque son chaque conversation
tout le monde porte son masque sur le haut du front
je baisse le mien et suis un corbeau
dans un paysage absurde
mobile à grelots
pizza au foie gras
et une affiche du mont blanc
jeudi 15 janvier 2009
Vers les nuits
je marche pour dominer les féroces
parmi les achillées les jusquiames les aconit
marcher sans avoir peur
et se faire avoir par un démon
vératre
pour ne pas revenir en fait
les chevilles entortillées dans un plancher vert séché
sous soi
en entendant des tambours
mais la suite serait belle
et pleine de fruits
plus verte et fleurie que la buée des vitres de la ville
et sans personne
les spectres de ceux qu'on a connus
incapable d'imaginer quelqu'un sous une autre forme
je partirai pour ne pas revenir
avec le plus grand sentiment du monde
de ne pas se souvenir de son histoire
et de ce qui s'est passé avant
ni de savoir pourquoi marcher parmi les plantes sauvages
l'origine
j'ai mangé une fleur quand j'étais dans un ventre
et je n'en sais pas plus
alors j'imagine comment flotter
rêve que je vole un peu
loin des néons qui rendent la peau verte
des pluies de boue
des magasins de farce et attrape
des range rover
des distributeurs de préservatifs
des vous avez l'heure s'il vous plait
des terrasses chauffées
des américains frites moutarde
et le vent me porte vers autre chose
mardi 16 décembre 2008
Brindille
Une envie de pleurer me prend souvent je ne sais pas faire la roue mais je pourrais rouler sur le dos sur une autoroute comme un tatou me faire percuter atterrir dans un arbre et devenir épervier
j'aurai un beau plumage et pourrai manger l'oeil d'une jeune italienne venue ramasser des fruits
je ramasserai une brindille et je deviendrai femme et manchot
>
>
>
je ramasse une brindille elle me mord je la mord je la casse elle n'est pas méchante je ne sais pas si tu sais
elle devient violette et s'allonge tombe au sol je la reprend elle veut s'enfuir elle s'agite et mange mes mains
je la pourchasse pourquoi je l'aime je ne veux pas qu'elle s'en aille elle oui la forêt ne sait pas
elle finira bien par devenir de l'humus je la mangerai à ce moment là la tête dans la terre entre les feuilles qui crissent et les asticots
j'aurai un beau plumage et pourrai manger l'oeil d'une jeune italienne venue ramasser des fruits
je ramasserai une brindille et je deviendrai femme et manchot
>
>
>
je ramasse une brindille elle me mord je la mord je la casse elle n'est pas méchante je ne sais pas si tu sais
elle devient violette et s'allonge tombe au sol je la reprend elle veut s'enfuir elle s'agite et mange mes mains
je la pourchasse pourquoi je l'aime je ne veux pas qu'elle s'en aille elle oui la forêt ne sait pas
elle finira bien par devenir de l'humus je la mangerai à ce moment là la tête dans la terre entre les feuilles qui crissent et les asticots
vendredi 12 décembre 2008
L'homme de la grotte
il faut tuer le violon
c'est trop obsédant
le violon qui crie dans ma tête
m'arracher les oreilles et les yeux
n'avoir plus que la bouche pour hurler
gémir de tous les membres
peut être que quelqu'un viendra pour me sauver
quelqu'un avec une hache qui m'emmènera dans une grotte pour me couper la tête
me cautérisera avec une torche
me protègera du froid et des insectes
et m'aimera beaucoup
pendant des années
même si je ne le vois pas
ni ne l'entend
ni ne peux respirer sa sueur
ni ne peux lui donner de baiser
je sais qu'il est là
mon corps le sent
je n'ai plus de tête mais je rêve encore un peu
à comme nous serons heureux
l'homme de la grotte et moi
durant toutes ces années
infirmes
mais heureux
c'est trop obsédant
le violon qui crie dans ma tête
m'arracher les oreilles et les yeux
n'avoir plus que la bouche pour hurler
gémir de tous les membres
peut être que quelqu'un viendra pour me sauver
quelqu'un avec une hache qui m'emmènera dans une grotte pour me couper la tête
me cautérisera avec une torche
me protègera du froid et des insectes
et m'aimera beaucoup
pendant des années
même si je ne le vois pas
ni ne l'entend
ni ne peux respirer sa sueur
ni ne peux lui donner de baiser
je sais qu'il est là
mon corps le sent
je n'ai plus de tête mais je rêve encore un peu
à comme nous serons heureux
l'homme de la grotte et moi
durant toutes ces années
infirmes
mais heureux
dimanche 7 décembre 2008
La noche de los nubes
Il fait nuit d'automne
Il fait froid et le vent leur gèle le nez les oreilles et les mains
surtout
elle le prend par la taille en fumant une grande cigarette
elle entend la lune qui essaie de se cacher dans les derniers nuages
qui luttent encore pour garder leur place dans le ciel noir
malgré ce vent glacé qui les chasse
elle est habillée en femme du monde et le regarde avec des yeux d'amoureuse
son foulard sent la rose
il est habillé en marin et la regarde avec les mêmes yeux
ils se parlent de choses
et d'autres
surtout
ils voient cette colonie de moutons blancs qui voudraient rester au-dessus d'eux
mais qui doivent partir
car il est l'heure pour la nuit de se montrer plus noire que jamais
le sillon de parfum sillonne derrière eux
entre les gens les autres qui marchent qui rentrent chez eux
et eux qui rentrent aussi mais dans leur autre monde
fait de chaleur et de peau
de vin rouge
chaud
aux épices
qui marque d'un trait noir et élégant ses lèvres
à la fille
il la prend par la taille et fume
et la fumée va rejoindre les nuages qui courent encore mais sont maintenant très loin
ils traversent un pont où la brume recouvre entièrement le fleuve
et lui donne un air de marais
fumant lui aussi
des cygnes sont cachés en-dessous qui pleurent de froid
mais les voilà qui dansent
le garçon et la fille
sur le pont
et qui caressent des petits animaux
que trois papes leur ont prêté
et qui boivent encore un peu de mauvais vin avec eux
pour être aimables
avec d'autres qu'eux
sur le pont dans la nuit noire d'automne
car ils ne pensent qu'à eux cette nuit
ils sont ivres
alors que le sillon sillonne et que les cygnes se cachent
et les nuages s'enfuient
vers leur monde à eux
fait d'autres nuages
samedi 22 novembre 2008
Colombe
j'ai pensé aux mots qu'il a dit
j'ai pensé qu'on pouvait penser à autre chose qu'à l'amour
et aux jolies choses
j'ai fermé les yeux alors qu'on tournait sur le caroussel
et je suis descendue
je me suis déguisée
j'ai mis des lunettes de soleil des foulards un chapeau des bas des bottes
une peau de bête
je lui ai dit que je m'appelais Colombe
et que j'allais m'envoler
pas pour donner la paix
mais pour trouver l'espace
Je suis Colombe
un croquemitaine
il m'a donné tout
et même un peu plus
moi qui ne voulait qu'une ballade
se promener à deux
lire un poème à l'occasion
alors je me secoue je lui tourne autour
en faisant de grands gestes
je relâche la pression je suis Colombe
j'aime aussi la vie
quand elle est belle
et même quand elle ne l'est pas
j'ai juste envie de me promener
je n'ai besoin de rien
je veux encore danser avec ces gens
les autres
on pourra se voir
les nuits avec les pirates
pour ne pas dormir seuls
pour que je soupire à quelqu'un
pour que tu regardes dormir quelqu'un
on pourrait juste boire un verre
pour se dire de temps en temps
ce qu'on fait dans la vie
ce sera peut être un peu triste
je n'ai besoin de rien
je suis en surchauffe
pièces mécaniques incandescentes
et quand bien même c'est agréable de s'entendre dire des choses
je suis Colombe et je vais m'envoler
je sais je dis des fois
qu'il est un temps ou le temps n'existe pas
où les mots viennent quand ils viennent et qu'il faut les laisser venir
je m'agite sous mon accoutrement
tu me regardes avec des yeux
tu ris
nous ferons des choses ensemble
tu me diras que je suis ridicule
je rirai avec toi
et on se déguisera ensemble
en gens du monde
une dame avec des collants une robe noire du rouge à lèvres et un porte cigarette
un monsieur en redingote avec un chapeau sur la tête et des gants blancs
je mettrai du parfum
pour qu'on voyage encore en 1885
à St Pétersbourg
sous la lune
lune
j'ai pensé qu'on pouvait penser à autre chose qu'à l'amour
et aux jolies choses
j'ai fermé les yeux alors qu'on tournait sur le caroussel
et je suis descendue
je me suis déguisée
j'ai mis des lunettes de soleil des foulards un chapeau des bas des bottes
une peau de bête
je lui ai dit que je m'appelais Colombe
et que j'allais m'envoler
pas pour donner la paix
mais pour trouver l'espace
Je suis Colombe
un croquemitaine
il m'a donné tout
et même un peu plus
moi qui ne voulait qu'une ballade
se promener à deux
lire un poème à l'occasion
alors je me secoue je lui tourne autour
en faisant de grands gestes
je relâche la pression je suis Colombe
j'aime aussi la vie
quand elle est belle
et même quand elle ne l'est pas
j'ai juste envie de me promener
je n'ai besoin de rien
je veux encore danser avec ces gens
les autres
on pourra se voir
les nuits avec les pirates
pour ne pas dormir seuls
pour que je soupire à quelqu'un
pour que tu regardes dormir quelqu'un
on pourrait juste boire un verre
pour se dire de temps en temps
ce qu'on fait dans la vie
ce sera peut être un peu triste
je n'ai besoin de rien
je suis en surchauffe
pièces mécaniques incandescentes
et quand bien même c'est agréable de s'entendre dire des choses
je suis Colombe et je vais m'envoler
je sais je dis des fois
qu'il est un temps ou le temps n'existe pas
où les mots viennent quand ils viennent et qu'il faut les laisser venir
je m'agite sous mon accoutrement
tu me regardes avec des yeux
tu ris
nous ferons des choses ensemble
tu me diras que je suis ridicule
je rirai avec toi
et on se déguisera ensemble
en gens du monde
une dame avec des collants une robe noire du rouge à lèvres et un porte cigarette
un monsieur en redingote avec un chapeau sur la tête et des gants blancs
je mettrai du parfum
pour qu'on voyage encore en 1885
à St Pétersbourg
sous la lune
lune
mardi 18 novembre 2008
Cassandre
Un balcon donnant sur les toits où flottent les vêtements qui sèchent
Un bavardage de retrouvailles qui ne s'essoufle pas
Comme une nébuleuse de mots qui tissent des canevas de rêves
qui racontent comment chacun va s'y prendre pour vivre
plus tard
"quand on sera grands"
La fille aux cheveux qui sentent les plantes croise ses jambes sur la table
prend sa tasse de thé entre ses deux mains
et entame le chapitre sur les prénoms des enfants futurs
Elle est belle et un rayon de soleil traverse son visage en diagonale
elle pourrait presque se métamorphoser en quelque chose de plus beau encore
comme un flamand bleu après tout
il irait bien dans sa maison
elle avale une gorgée de thé et l'âpreté la fait grimacer
elle repose la tasse
avec l'anse cassée
cette infusion fruits rouges est infâme dit-elle
j'ai une vieille dame dans la bouche
la même impression de tapisserie à fleurs
mais en liquide
chacune a mis ses vêtements d'adolescence
qui sont devenus des vêtements de maison
des pantalons flottants de l'époque hippie
les trucs qu'on porte désormais pour faire le ménage
ou pour se faire une teinture aux plantes
et chacune y va de son amour passé
celui avec qui on doit se marier quand on aura trente cinq ans
et avec qui voguera la galère
quand on sera grands
on remet les mêmes chansons qu'à chaque fois
il faudrait songer à manger les raisins à l'eau de vie
sans se pincer le nez en croquant la peau
il se fait trop tard pour le thé
se raconter les blagues les plus grasses
et rire pas mal
en se disant qu'on s'aime pour un bon bout de temps
Elle se met à danser et parle de ses amants
Tes cheveux je les voudrais Cassandre
Nous paniquerons plus tard
Un bavardage de retrouvailles qui ne s'essoufle pas
Comme une nébuleuse de mots qui tissent des canevas de rêves
qui racontent comment chacun va s'y prendre pour vivre
plus tard
"quand on sera grands"
La fille aux cheveux qui sentent les plantes croise ses jambes sur la table
prend sa tasse de thé entre ses deux mains
et entame le chapitre sur les prénoms des enfants futurs
Elle est belle et un rayon de soleil traverse son visage en diagonale
elle pourrait presque se métamorphoser en quelque chose de plus beau encore
comme un flamand bleu après tout
il irait bien dans sa maison
elle avale une gorgée de thé et l'âpreté la fait grimacer
elle repose la tasse
avec l'anse cassée
cette infusion fruits rouges est infâme dit-elle
j'ai une vieille dame dans la bouche
la même impression de tapisserie à fleurs
mais en liquide
chacune a mis ses vêtements d'adolescence
qui sont devenus des vêtements de maison
des pantalons flottants de l'époque hippie
les trucs qu'on porte désormais pour faire le ménage
ou pour se faire une teinture aux plantes
et chacune y va de son amour passé
celui avec qui on doit se marier quand on aura trente cinq ans
et avec qui voguera la galère
quand on sera grands
on remet les mêmes chansons qu'à chaque fois
il faudrait songer à manger les raisins à l'eau de vie
sans se pincer le nez en croquant la peau
il se fait trop tard pour le thé
se raconter les blagues les plus grasses
et rire pas mal
en se disant qu'on s'aime pour un bon bout de temps
Elle se met à danser et parle de ses amants
Tes cheveux je les voudrais Cassandre
Nous paniquerons plus tard
lundi 17 novembre 2008
La nuit avec le pirate

après la nuit chaude qui sent la viande grillée et la vieille balançoire
la barbe à papa
le son des grillons berce toujours ceux qui ont trop chaud pour fermer la fenêtre
partir au crépuscule
emmener des visages des violons
faire peur à des animaux des vieillards et des enfants
qui ouvrent la bouche et ferment les yeux
je pourrais tout aussi bien courir seule
mais avec une main dans une autre j'ai pensé
répandre des particules à deux
par exemple avec un garçon qui raconte des histoires
avec de l'encre sur les bras
toi pirate toi corsaire aux yeux jaunes
Cette nuit la vie est tellement belle
avec les étoiles qui s'embrassent et nous laisseront mourir un autre jour
on reviendra avec les cartes postales dans notre valise
les corps gelés par le vent qui refroidit les rayons du soleil
mais pas encore
laisse moi te raconter la pâte jaune sur fond vert c'est le crépuscule tant de choses se sont passées
tant d'autres pas jamais peut être
le jour se lève
du goudron, de l'eau et du pain d'épices
des cigares
du vent
des chevaux courent
des gens caressent encore des corps mouillés
et on entend
le cri d'amour des liserons
qui rêvent de maisons à la campagne
tu peux tout entendre c'est ton rêve à toi aussi
tu peux même imaginer ta vie comme le tourbillon irisé que laissent les bateaux dans l'eau tu verras
c'est une musique douce comme un zèbre
et je te dirai "Frappe moi fort!"
mais vraiment fort
pour qu'on soit sûrs que c'est bien réel
et je te frapperai aussi
salut je suis vivant!
et on saura ce que ça fait
quand on se dit des choses
dimanche 16 novembre 2008
Une autre forme de bonheur existe
J'ai bondi
et je chante parmi les marguerites
et je mange de la soupe
je veux avoir des jambes de serpent et la peau douce comme du cuir
Il sortira de moi n'aura pas de visage nous boirons l'eau de pluie et nous regarderons les boîtes aux lettres
et on ira caresser les baleines
en attendant que le soleil ne se couche jamais
et je chante parmi les marguerites
et je mange de la soupe
je veux avoir des jambes de serpent et la peau douce comme du cuir
Il sortira de moi n'aura pas de visage nous boirons l'eau de pluie et nous regarderons les boîtes aux lettres
et on ira caresser les baleines
en attendant que le soleil ne se couche jamais
samedi 15 novembre 2008
Penser dans le train
Allongée sur un filet je rumine
comète fourmis pleine lune pirates soubresauts plastique sommeil profond fourrure sonate plumes peau étreinte sortie d'usine panda bestiaire royaume effluves toxiques triton vie moderne enveloppes félins objets trouvés
J'écoute le sang qui coule de mon front vers l'arrière de ma tête en retombant vers la nuque et le bas du dos à moins que ce ne soit le contraire plus rien je l'ai perdu
Je m'imagine suspendre la lumière et prendre du vent plein le visage
marcher sur un fil
à dos d'éléphant
écrire au crayon gris
vomir des boules de cheveux
fumer des clopes avec les dents
faire des bouquets de pissenlits arrachés sur le bord des lignes ferroviaires
C'est un grand malaise
comme une mauvaise pub de parfum
des pieds nus qui s'écorchent sur des graviers un plongeon dans une vague
une jeune fille vêtue d'une guêpière
ou quelque chose qui s'en approche
"arrête un peu ton char,
par tous les trous ça saigne"
comète fourmis pleine lune pirates soubresauts plastique sommeil profond fourrure sonate plumes peau étreinte sortie d'usine panda bestiaire royaume effluves toxiques triton vie moderne enveloppes félins objets trouvés
J'écoute le sang qui coule de mon front vers l'arrière de ma tête en retombant vers la nuque et le bas du dos à moins que ce ne soit le contraire plus rien je l'ai perdu
Je m'imagine suspendre la lumière et prendre du vent plein le visage
marcher sur un fil
à dos d'éléphant
écrire au crayon gris
vomir des boules de cheveux
fumer des clopes avec les dents
faire des bouquets de pissenlits arrachés sur le bord des lignes ferroviaires
C'est un grand malaise
comme une mauvaise pub de parfum
des pieds nus qui s'écorchent sur des graviers un plongeon dans une vague
une jeune fille vêtue d'une guêpière
ou quelque chose qui s'en approche
"arrête un peu ton char,
par tous les trous ça saigne"
lundi 10 novembre 2008
Le chien de la lune

mon dos me tord je l'essore au son du chien qui marche sur la lune
paisible
je ne connaitrai surement jamais les paysages spatiaux
ce sera pour plus tard
et je fume
je me demande si je connaitrai seulement des paysages
les connaitrai vraiment
comme ce reve ou je m'asseois dans un champ
la forêt se rapproche forêts
je n'ai pas connu non plus l'époque baroque ciaccona
cela me fait mal au dos rien qu'à l'idée
à savoir si je verrai quelqu'un qui me fera mal pareil
rien qu'à le voir
j'aimerais boire et hurler à ceux qui marchent dans la rue bonjour très longtemps
sortir seule rencontrer quelqu'un
qui me dirait
et qui emmêlerait mes cheveux à force de les faire tourner entre ses doigts
et ma tête
la solitude
marcher sur la tête
on ne voit personne
personne ne nous voit
on se dit je suis comme un morceau de verre transparente glacé au sable poli finement
le soleil passe au travers quand il y en a
comme un frolement on sent quelque chose est passé là
puis on continue
on ne s'arrete pas
des gens comme ça il y en a d'autres
peut être l'humanité entière
qui se sent frolée par quelque chose
là
paisiblement on continue
la rue les graffitis les pavés au sol l'urine un rayon de soleil des nuages des frolements partout jusqu'à ce qu'on croise un regard qui rend opaque
et puis non
le bruit d'un marteau piqueur d'un container de verre que l'on vide les magasins une brique de lait de coco un sachet de raisins secs etc.
tu les vois tu les sens tu sais
les gens qui parlent qui marchent qui fument qui baisent qui boivent qui mangent qui machent qui mastiquent qui déglutissent qui toussent qui ont mal au dos qui font du yoga leurs courses du footing sur les quais du rhone
bonjour
le temps s'arrete on t'a repéré tu marches plus vite esquisses un sourire poli tu réponds?
parce que tu entends le chien de la lune et tu es seule
tu voudrais qu'on l'entende aussi
dans les hauts parleurs de la ville
dans les paysages spatiaux
lunaires
comme ça tu les verrais tous et ils te verraient
tout le monde se prendrait dans les bras tout le monde se connaitrait tu as entendu ça?
tout le monde sait
tout le monde le sent
et a envie de dire bonjour bonjour bonjour bonjour bonjour je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime
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